Petit article écrit par Luc Pirick sur l’indispensable modestie du bon cavalier et du moniteur
Toutes les progressions, qui paraissent faciles sur le papier, demandent dans la réalité du terrain beaucoup de travail, de tact et de temps. En outre, il faut être réaliste, peu d’élus termineront un plan de formation avec des chevaux parfaitement dressés ; les 99% des autres, qui méritent la même attention de leurs moniteurs, avanceront plus ou moins loin, dans la bonne direction sans doute, mai s sans aller au bout du chemin. Alors la vraie question qui se pose est de savoir comment être certain de monter juste aux différents niveaux de cette progression, avec un cheval et un cavalier en cours d’apprentissage ? La réponse est : En se basant sur les fondamentaux de souplesse, d’équilibre et de mouvement en avant, et en ayant la patience d’accepter de limiter les exigences en fonction du fondamental le plus faible. Qui n’a pas été tenté de surexploiter les points de force d’un cheval ? Un cheval a par exemple de belles allures naturelles et on se laisse aller à multiplier les longueurs au trot en extension, au détriment de l’équilibre avec un appui de plus en plus lourd. La faute est inévitable lorsqu’on se laisse aller à abuser d’une aptitude en négligeant les faiblesses qui vont dès lors se maintenir, et même s’aggraver. Il faut toujours s’interroger pour savoir jusqu’où on peut aller dans l’exploitation d’une qualité particulière sans nuire aux autres. Prendre le temps qu’il faut, améliorer toutes les aptitudes de manière progressive, harmonieuse et coordonnée, et ne pas tomber dans le piège de la facilité et du spectaculaire.